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Deux Frères de Saint-Jean aux confins de l’Ukraine

Publié le 6 avril 2022

Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine

Ce projet a démarré fin mars, au prieuré d’Utrecht (Pays-bas), après que des ressortissants de la ville de Tchernihiv aient alerté sur la situation dramatique de la ville alors encerclée par l’armée russe depuis le début de la guerre. Les Frères de Saint-Jean ont localement lancé un appel aux dons et sont partis à deux : frère John Mary Jesus et frère Léopold, à Przemyśl, petite ville polonaise à la frontière de l’Ukraine.

Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine

En binôme, direction la Pologne

Les deux frères y ont rencontré Roman, un jeune entrepreneur de Tchernihiv, qui se consacre à l’acheminement des produits de première nécessité depuis Przemyśl, ce qui requiert dans ces conditions beaucoup d’audace, de détermination et de stratégie.

Puis le binôme a décidé de se séparer et frère John Mary Jesus est rentré aux Pays-bas épauler les frères du prieuré pour la Semaine Sainte avec une voiture pleine de réfugiés ayant reçu des adresses d’accueil ; tout en poursuivant le travail de promotion, de collecte de dons et de leur communication, notamment via un blog sintjan-charityukraine.blogspot.com
Il faut préciser que Przemyśl s’est doté aussi d’un centre qui organise l’accueil et la répartition de ces réfugiés dans toute l’Europe. Quant à frère Léopold, il s’est joint à un transport de denrées à direction de Tchernihiv. Sur ces entrefaites, les Russes ont finalement cessé leur offensive permettant qu’ils arrivent à destination sains et sauf, après de multiples mais bienveillants contrôles ukrainiens et sur des routes bien abîmées et des ponts hâtivement restaurés. Que de destructions le long du chemin à partir de Kiev, la capitale !

Direction Tchernihiv

Alors que le transport s’achemine en vue de remettre des médicaments à un hôpital, à un centre pour enfants trisomiques et à certaines familles, le père Petro, le curé, Oblat de Marie Immaculée, montre à frère Léopold les ruines de la pharmacie où 52 personnes ont été tuées en une seule frappe, et celles d’une école transformée en centre humanitaire où quelques 150 personnes ont perdu la vie. Les dégâts ici dans la ville sont limités par rapport à d’autres lieux comme Bucha, ou des villages où les combats se sont déroulés et se déroulent au milieu des maisons. Les ravitaillements arrivent lentement mais sûrement, les conduites d’eau, gaz et électricité sont reconnectées progressivement, même si la population continue de venir chercher de l’eau et de la nourriture tout au long de la journée. Les commerces rouvrent peu à peu, les écoles aussi, d’abord en ligne. Quant au retour des réfugiés, plus de la moitié de la population, c’est plus difficile à assurer. La ville semble presque vide avec tous ceux qui sont partis, a commenté le père Piotr au déjeuner, et le père Dmitro de répondre que cela pourrait prendre un certain temps avant qu’ils ne décident de revenir. Beaucoup de professions, les médecins particulièrement, font cruellement défaut.

Mais surtout les habitants restent profondément ébranlés. Beaucoup, des jeunes professionnels surtout, se sont mobilisés en réseaux de volontaires pour la distribution de biens et de services, comme les sokolyky, les Faucons, avec qui frère Léopold a collaboré pendant la Semaine Sainte.

Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine

Année de la Croix

Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine
Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine

Quel symbole expressif que cette croix de bois qui se dresse cette année devant beaucoup d’églises en Ukraine depuis que, le 1er dimanche de l’Avent 2021, les évêques ont proclamé une Année de la Croix. Ici, à la paroisse catholique romaine de la ville, on voit la ville de Tchernihiv reprendre lentement vie après 40 jours de bombardements et de combats dans les périphéries. L’agresseur est parti mais les cicatrices resteront.

Monseigneur Vitaly Kryvycky, l’évêque de Kiev, qui est venu célébrer ici le Dimanche des Rameaux, s’est dit préoccupé par deux séquelles de toute guerre, qui peuvent aussi marquer ses compatriotes : la haine d’une part, qui tout en étant une réaction naturelle face à aux injustices, risque de s’installer et de ronger de l’intérieur; et une fierté – légitime de pouvoir tenir tête – qui se transforme en orgueil, dans un pays qui perd de plus en plus la référence au divin. Continuons à prier afin que, par les mérites de la Croix, les blessures des coeurs puissent vraiment guérir. Prions pour les victimes et aussi pour les agresseurs.

Frères de Saint-Jean en mission de charité pour l'Ukraine